Corinne TICHADOU



 

Corinne T 2aaCorinne Tichadou est née en 1970 à Prades, dans les Pyrénées Orientales, région qu’elle affectionne et n’a jamais quittée. Elle a gardé en tant qu’artiste le beau nom catalan de son père, « Tichadou» qui veut dire « tisserand ».

Depuis son plus jeune âge, elle n’a cessé de dessiner et de peindre, et elle fera l’Ecole des Beaux-Arts de Perpignan, où elle obtiendra son DNSEP. C’est après avoir élevé ses deux enfants, qu’elle commencera vraiment à exposer.

Son enfance a été bercée par les récits de ses grands- parents maternels, réfugiés de la guerre d’Espagne. Dans cette famille de paysans, très religieuse, où la parole avait été muselée, on lui raconte la Bible et les épopées de Don Quichotte. Sa grand-mère était brodeuse et travaillait à la maison sur des draps et des parures de mariage, qui ont donné à l’artiste le goût du détail et de la minutie.

D’autres influences joueront un rôle important dans l’expression de Corinne Tichadou. D’abord la peinture catalane et l’art rupestre foisonnant dans sa région. Elle est fascinée par la simplicité des lignes, par le talent de ces artistes qui savaient si bien « évoquer sans dire ». Il y a aussi le théâtre, qu’elle a pratiqué jeune, avec ses personnages et ses décors, ses références à la littérature et à la mythologie.

Corinne Tichadou aime jouer avec les aspérités et les imperfections d’un vieux papier ou d’une toile malmenée pour faire naître des allégories qui ont une portée universelle. Elle cherche à capter l’essence des choses à travers leurs avatars. Naissent alors une série de flacons, d’éventails, d’orants, de musiciens, d’amoureux et d’animaux de toutes sortes.

En répétant inlassablement son sujet, comme un mode de questionnement, comme une quête, l’artiste interroge sans cesse le sens de ces symboles et l’ensemble fonctionne telle une fugue.

Ainsi des séries font partie de son univers sur des thèmes qui la stimulent et la hantent : Les Rois Mages, Adam et Eve, l’Arche de Noé, Don Quichotte, les « Anges noirs », un bestiaire, des sirènes, des paysages.

Dans un langage pictural poétique, à travers des évocations légères, subtiles, comme en suspens, son travail nous ramène aux rêves, à l’enfance, à nos émotions les plus enfouies.

Corinne Tichadou expose régulièrement depuis 2002, quand Thérèse Roussel l’intègre dans sa galerie de Perpignan parmi Claude Viallat, Barcelo, Tapies… Puis viendront des expositions chez Yves Faurie, galeriste à Sète qui lui commande notamment de grands formats pour le Mont-Saint Clair.

Aujourd’hui l’artiste, représentée par de fidèles galeries, vit de son travail.