Mona LUISON



M LuisonMona Luison est née à Brest en 1977. Elle étudie d'abord à l'Ecole des Beaux-arts de Brest, puis Dakar, avant de poursuivre et d'obtenir son diplôme à l'Ecole des Arts Décoratifs de Strasbourg.

Son séjour en Afrique, qu'elle passe pour l'essentiel dans l'atelier d'un sculpteur sur bois, l'a beaucoup marquée : elle a pris conscience de « l'improbabilité des événements », de la fragilité de la vie humaine et de la nécessité de vivre intensément l'instant.

Elle commence sa vie artistique dans la création de bijoux et éprouve très vite le besoin de raconter une histoire. Elle crée alors des « bagues à amuser les doigts » sous le titre de TETSUKO. Dans ce cadre elle gagne le concours « Bijoux d'enfance » organisé par Baccarat. Afin d'enrichir ses narrations, de l'argent elle passe au textile et à la récupération. Du bijou, elle évolue vers la sculpture.

Depuis 2011, elle crée des personnages- sculptures à poser- en textile et objets de récupération, fortement colorés, ou de somptueuses parures – sculptures à porter. A travers eux, elle témoigne des drames vécus dans le monde – la faim, le tsunami, les migrants- mais aussi de l'espace. Elle y insère des dates, des nombres, des symboles, qui confèrent à chaque pièce une étrangeté, mêlée de dignité.

Ses personnages nous dérangent par les contrastes qu'ils portent en eux. Les vêtements sont colorés, gais pourrait-on penser au premier abord. Or de grands yeux expriment la tristesse et la résignation. Les bras sont ballants et les mains inoccupées, alors que des jouets les entourent curieusement accrochés à la chevelure ou au vêtement, comme inaccessibles, invisibles d'eux, loin de leurs préoccupations.

Pendant plusieurs années, la créatrice Rei Kawakubo – « Comme des garçons »- a fait appel à Mona Luison pour plusieurs collaborations, ses parures colorées ornant des vestes lors de défilés.

Mona Luison est reconnue par la presse artistique qui lui a consacré plusieurs articles.
Elle est exposée en France et à l'étranger- Tokyo, Séoul, Oslo, Marrakech, Chicago.

Crédit photo : Samuel Kwedo